Uricémie à l’objectif : le challenge des experts de la goutte, étude rétrospective sur 3 centres experts en France – étude Urate-Challenge - 27/11/21
Resumen |
Introduction |
De récentes études ont montré un défaut d’application des recommandations sur la goutte en soins primaires. Ainsi, la Société française de rhumatologie (SFR) a publié en 2020 ses premières recommandations sur la goutte (RECO) [1 , 2 ], volontairement simples et concises. L’objectif principal de notre étude était d’évaluer les résultats de la prise en charge en centres experts, sur le contrôle de l’uricémie et la prévention des crises. Les objectifs secondaires étaient, dans ces centres, de déterminer le profil des patients suivis, les facteurs associés à l’atteinte de l’objectif d’uricémie (<360μmol/L), et la concordance de prise en charge avec ces RECO.
Patients et méthodes |
Notre population d’étude comportait 300 patients goutteux, inclus aléatoirement à partir des listes de consultation de rhumatologues de 3 centres experts français, et évalués à l’inclusion (M0, compris entre 2016 et 2019), puis à 6 mois (M6), à 1 an (M12) et à 2 ans (M24). Nous avons décrit le profil des patients et leur prise en charge, et mis en œuvre des modèles mixtes logistiques afin de déterminer les facteurs prédictifs d’atteinte de l’objectif d’uricémie.
Résultats |
Le profil de notre population (81 % d’hommes, âge moyen 62,2±15,2 ans) était globalement similaire à celui des patients suivis en soins primaires. À M0, les RECO étaient déjà respectées pour 94,9 % d’entre eux. Parmi les non perdus de vue, 59,4 % étaient à l’objectif d’uricémie à M6, 67,9 % à M12, et 78,6 % à M24 ; l’observance globale au cours du suivi était de 84,3 % ; 13,1 % des patients faisaient encore des crises de goutte à M24. Parmi les patients, 59,3 % étaient perdus de vue à M24, sans motif renseigné dans 61,9 % des cas. À M0, le traitement de fond était l’allopurinol (ALLO) pour 49 % (posologie moyenne à M24=299,1±97mg/j), le febuxostat pour 49 % (posologie moyenne à M24=84,4±33,3mg/j), un uricosurique dans 2 % des cas. La colchicine était prescrite dans 92,2 % des cas à M0. Une indication théorique aux inhibiteurs de l’IL1 étaient retenue à M0 chez 12 % des patients selon l’EULAR, et la prescription était effective chez 15,3 %. Trois principaux facteurs prédictifs de l’atteinte de l’objectif étaient retrouvés en analyse multivariée : la présence de tophus à l’échographie articulaire (OR=3,07 [1,08 ; 8,69]), l’âge (augmentation d’un an) (OR=1,05 [1,01 ; 1,09]), la prescription d’ALLO à une posologie>200mg/j vs aucune prescription (OR=6,57 [1,58 ; 27,3]).
Discussion |
L’application des RECO était nettement supérieure en centre expert par rapport à ce qui est habituellement rapporté en soins primaires, notamment en France. Les centres experts ne font le plus souvent qu’appliquer une prise en charge conventionnelle simple et optimisée. Une meilleure diffusion et application de ces RECO en contexte non spécialisé pourrait permettre aux centres experts de se focaliser sur les cas difficiles à traiter. La forte proportion de perdus de vue souligne la nécessité de renforcer l’éducation thérapeutique des malades, et doit faire relativiser les bons scores d’observance globale et les proportions de patients à l’objectif.
Conclusion |
La prise en charge de la goutte actuellement proposée par les RECO montre des résultats très satisfaisants, d’où la nécessité de leur application en soins primaires en évitant l’inertie thérapeutique.
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Vol 88 - N° S1
P. A38-A39 - décembre 2021 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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